l’homme providentiel
Hippolyte Chamorin est né en 1803, il est l’un des rares personnages à traverser tout le roman, avec Caroline Paillet.
C’est le fils unique de Marie Boulée, la sœur aînée d’Aurore, et de Vital Chamorin, un général d’Empire mort au champ d’honneur en 1811 au Portugal. Le père de Vital Chamorin était valet de chambre du duc d’Uzès à Bonnelles. Il aurait voulu que Vital devienne notaire, mais le jeune homme préfère s’engager dans l’armée en 1788, à 15 ans. Alors qu’il est déjà capitaine, il est blessé à la bataille de Montebello et se distingue à Marengo. Il épouse Marie Boulée le 22 mai 1802 à Saint-Roch : je ne peux expliquer par quel hasard mes personnages se marient tous dans la même église !
Il est décoré de la Légion d’honneur en mai 1804 et entre dans les grenadiers à cheval de la Garde impériale. Il s’illustre à Austerlitz, Iéna, Eylau. Il est nommé colonel de cavalerie en 1807 et se distingue encore à la bataille de Friedland. Il est ensuite envoyé en Espagne et participe aux batailles de Burgos et Tudela. Fait baron de l’Empire en 1809, il se distingue à la bataille de Medellin, à celle de Talavera de la Reina et enfin à Ocaña.
En mars 1811, il écrit à sa femme pour lui dire sa fierté d’avoir été nommé général après avoir été fait baron de l’Empire. Il annonce son prochain retour à Paris, le cœur empli de la joie de retrouver Marie et Hippolyte avant de repartir pour la campagne de Russie. Il s’apprête à quitter le Portugal pour regagner la France quand les maréchaux Soult et Mortier lui ordonnent de couvrir la retraite de Campo-Mayor dont l’artillerie doit être évacuée sur Badajoz.
Son arrière-garde est brutalement attaquée et Vital Chamorin livre contre l’ennemi une bataille désespérée avec deux cents hommes seulement. Il perd son casque, son cheval est abattu, les dragons britanniques l’encerclent. Il tue tous les cavaliers qui tentent de l’approcher, adossé à un arbre. Sommé de se rendre par un jeune officier qui s’est imprudemment approché de lui, Vital le tue sans un mot, provoquant la colère d’un vieux dragon britannique qui lui fend la tête en retour.
Les Britanniques lui rendent les honneurs militaires et le font inhumer au cimetière de Campo Mayor où il repose toujours. Son nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe.
Hippolyte, son fils, est donc le cousin germain de Caroline, il a réellement existé mais … je ne sais pas grand-chose de lui.
J’en ai fait un homme bon et généreux qui assiste Caroline toute sa vie, il tient dans la première version de mon histoire le rôle du héros de la famille, de l’homme providentiel. Embauché comme simple comptable chez le banquier Laffitte, il gravira tous les échelons avant de devenir associé de la banque. Il porte le titre de baron, hérité de son père, et ajoute une particule à son nom à la disparition de sa mère en 1858.
Il connait le Tout-Paris s’en jamais s’en vanter et sera invité à une série de l’Empereur à Compiègne en 1866. C’est un homme discret, secret, qui restera toute sa vie célibataire et sans enfant. Son personnage est à l’opposé de l’autre baron, Dubaret, l’escroc libertin.
Il fait partie des personnages supprimés dans la deuxième version du roman, resserrée autour des personnages principaux.
Adieu Hippolyte !