Le dernier sacre – Nouveau projet

Mon prochain roman – qui n’a pas encore de titre ni d’éditeur – est une saga féministe et familiale qui s’échelonne sur tout le 19e siècle.

(Pour les curieux, j’ai préparé un petit teaser ici).

L’une des scènes de mon histoire se déroule au cours du sacre de Charles X, le 29 mai 1825 et j’ai consacré pas mal de temps à documenter cet évènement passionnant auquel le mobilier national consacre justement une exposition.

Charles X est le dernier souverain à avoir organisé un sacre. Louis XVIII, son frère aîné et prédécesseur, y avait renoncé car les circonstances s’y prêtaient mal. Napoléon III, second Empereur, y renonce également pour cause de mésentente avec le pape.

Quelle émotion et quel plaisir de « voir en vrai » les objets, les tenues, tout ce faste voulu par ce souverain désireux de « renouer la chaîne des temps » rompue par la Révolution… Tous les éléments originaux du sacre des rois de France ayant été détruits en 1789, il a fallu, un peu en urgence, reconstituer de quoi perpétuer la cérémonie tout en la modernisant pour la mettre au goût du jour.
(Ah, ce Saint-Chrême qui se régénère miraculeusement à partir de quelques gouttes retrouvées de ci, de là, quelle aubaine !)

Ce sacre a donc été une sorte de « revival » des temps anciens réalisé par les artisans de l’époque… Je n’en dis pas plus pour vous laisser intact le plaisir de découvrir tout ceci vous-même mais je termine cet article par un petit extrait de ce futur roman.

« Un sacre fastueux au cérémonial calqué sur celui de Louis XVI, son frère aîné, couronné cinquante ans plus tôt, fut décidé dès l’avènement de Charles X afin de restaurer le caractère divin de son règne. La cathédrale et le palais archiépiscopal de Reims furent parés à grands frais de décors néo-gothiques et médiévaux, conçus pour faire oublier la mode Gréco-romaine de l’Empire et effacer le souvenir d’une pièce concurrente, jouée à Notre-Dame en 1804.

Le 28 mai 1825, un immense cortège parti de Paris traversa Compiègne. Le carrosse traversa ensuite Soissons où Victor Fournier, le cousin de Charles, le vit d’assez près pour décrire à la famille Paillet les peintures des portières dorées et le velours cramoisi surmonté de plumes blanches de l’impériale. Derrière, suivaient des escadrons de gardes du corps, des gendarmes d’élite, la cavalerie de la garde royale, les grenadiers, les cuirassiers, les dragons et les chasseurs. Tout n’était qu’or mat, or moulu, bois doré.
– Peut-être y avait-t-il un peu trop d’or… fit remarquer le cousin. »